Petit-déjeuner au Gran Jamonal avec pain frotté à la tomate et à l’huile d’olive, café noir et jus d’orange frais; salon de coiffure franquiste d’Argüelles où mon père m’a assis pour la première fois alors que j’avais onze ans, ce que j’évoque avec “le fou”, le coiffeur que Monfrère désigne ainsi car aucune des questions qu’il pose quant à la coupe n’est compréhensible de sorte qu’il faut répondre au hasard “si” ou “no”; passage chez Soldiers où Jorge nous montre les photographies de son expédition de juin au Mont Cervin avec l’équipement et les cordages des alpinistes de la dernière guerre; apéritif au Cráter (le jeune serveur apporte une “tapa” avec chaque demi-litre de bière, ce qui donne dans l’ordre, fromage Manchego, grains de maïs frits, tranches de Serrano, tortilla, puis demande: “je fais quoi? je recommence dans le même ordre ou vous avez une préférence?” Après quoi nous dînons rue Marqués de Urquijo, au restaurant Punto Básico, chez Maria, la maître-d’hôtel qui commande son personnel et ses cuisiniers un micro devant les lèvres (même si je ne la vois jamais parler). Enfin, tandis que je retourne à l’hôtel pour la sieste, Monfrère fait un aller-retour en téléphérique au-dessus de la Casa de Campo.