Plaisir d’être là et d’être fatigué. Je m’assieds, je me couche. Je regarde par la fenêtre. Que vois-je? Le temps est maussade, c’est le cœur de l’été. Nous sommes samedi: depuis le matin j’ai compté trois voitures. Voilà comment devraient être les villes. A l’abandon. Pas délabrées, délaissées. Toutes de murs, de façades, d’arbres tranquilles. Et si un passant s ‘aventure, il ne va nulle part. Il marche un peu. Ayant marché, il renonce, il rentre chez lui, ou plutôt, il disparaît. La précipitation est une maladie. J’en connais une autre. Le renoncement à sortir. Au réveil, pas de filtre à café. C’est ennuyeux. Je cherche des solutions. Il n’y en pas. Il y en a toujours. J’ouvre les tiroirs. Une serviette? De quelle couleur la serviette? Et si mon café est rouge? Je regarde par la fenêtre. L’essentiel est de ne pas sortir. Même pas, comme la semaine dernière, par le raccourci qui permet de se rendre au supermarché sans croiser personne: car à vrai, dire, au supermarché, il y a des femmes et des hommes.