Mon ami Finkelstein, reclus dans sa splendide villa de Gstaad, dépenaillé, allant du bar au salon et du salon à la cuisine, rejoignant son bureau où il passe le plus clair de son temps à écrire et faire des calculs. Quant il sort, il va au jardin. Parfois il décroche un club de golf et tasse la terre autour des rhododendrons. Quand je lui propose de sortir, il regarde les crêtes des montagnes et affiche un sourire énigmatique. Il retourne dans son bureau. La bonne mexicaine s’occupe de la villa. Son dernier livre est peut-être une réussite, mais comment le savoir de façon certaine? De même pour ses calculs. L’ordinateur de banque qu’il a conçu lui rapporte beaucoup d’argent, mais cet argent, il ne le voit pas; d’ailleurs, s’il m’arrive de lui en parler pour le rassurer, il affiche son sourire et en tout sincérité déclare:
- Si tu savais comme je m’en fous!