Bungalow 4

Tri­bunal de la Sarine, neuf heures ce lun­di. Couloirs blancs, sièges moutardes, portes vit­rées. Arrivé le pre­mier j’en­tre dans la salle. Le directeur du club entre à son tour, me con­tourne et s’as­soit à dis­tance. En hau­teur devant un bureau de bois, le juge. De plain-pied, le greffi­er.
- Mon­sieur Friederich, j’ai pris con­nais­sance de votre plainte. Est-ce que vous la main­tenez?
- Oui.
- Il manque cepen­dant les con­clu­sions. Que deman­dez-vous?
J’énumère mes exi­gences et j’a­joute:
- Je souhaite que ce Mon­sieur explique la rai­son de mon exclu­sion du club.
- Il a le droit de se taire et même s’il répondait, nous n’en pren­dri­ons pas note. Mon­sieur Frey, voulez-vous répon­dre?
- Non.
Le juge dicte alors l’une après l’autre les exi­gences que j’ai for­mulées au greffi­er, celui-ci les imprime en qua­tre exem­plaires et nous les apporte pour sig­na­ture.
- Voilà, la séance est lev­ée. Mon­sieur Friederich, vous avez désor­mais la pos­si­bil­ité de pren­dre un avo­cat.
J’ai donc payé Fr. 400.- pour cette mas­ca­rade de huit min­utes, je n’ai obtenu aucune réponse et il m’in­combe, en tant que par­tie lésée, d’obtenir répa­ra­tion en embauchant à mes frais un pro­fes­sion­nel. Autrement dit, pour ce qui est d’op­pos­er ma con­clu­sion à celle de ces deux tartuffes du bar­reau: inter­dic­tion de se faire jus­tice sous peine de pour­suites pénales, oblig­a­tion de recourir à la jus­tice sans que celle-ci rende le droit.