Montée

Tout à l’heure, de Crans-Mon­tana, je suis mon­té à Cry d’Er à vélo.  La piste de ski est si pentue par endroits qu’il est impos­si­ble de tenir sur la selle, même en réglant le plus petit rap­port: on bas­culerait dans le vide. Je porte, pose sur le replat, enfourche et reprend. Mais l’ef­fort est trop grand pour que l’on puisse prof­iter de la vue sur la plaine du Rhône et les Alpes. Ce n’est qu’une fois au som­met, sur la plate­forme qui sert d’ar­rivée aux télé­cab­ines, que je peux me retourn­er. Vient alors le moment de la descente, que je tente de faire le long de la piste amé­nagée. Mal m’en prend. Elle n’est pas seule­ment façon­née pour guider le cycliste, mais amé­nagée d’ob­sta­cles effrayants,  trous, pier­ri­ers,  goulets, ravines, sauts qui exi­gent une cara­pace de pro­tec­tion, un vélo spé­cial et une forte dose de témérité.
Le soir, je demande à un habi­tant de la sta­tion :
-  Il y a des blessés?
- … bien enten­du. Et peut-être des morts.