Etranglement

Etran­glé lun­di soir au Krav-Maga lors de la démon­stra­tion d’une prise, j’en suis encore, deux jours après l’ex­er­ci­ce, à me deman­der si je ne vais pas accourir aux urgences. Entre-temps, l’en­traîneur et les cama­rades ont appelé. Je les ai ras­suré, mais je ne le suis pas. Il est fréquent que l’un d’en­tre nous se blesse, mais le fait qu’il s’agisse du cou, siège de la voix, du souf­fle, du port de tête, pro­duit une autre espèce d’in­quié­tude. Et cela aus­sitôt l’ac­ci­dent sur­venu; de retour dans le rang pour la suite de l’en­traîne­ment, j’é­tais comme absent, con­cen­tré sur la douleur, atten­tif à son évo­lu­tion comme si je me tenais au chevet d’un malade. Lorsque L. m’avait brisé une côte, je n’avais pas ressen­ti pareille inquié­tude. Et, bien enten­du, j’ai ma part de faute: cette pres­sion sur le cou est faite pour tuer, pour l’ar­rêter je devais donc taper plus vite.