Banalité

Dire ce que l’on fait. Se racon­ter. Sans autre ajout d’idée, sans juge­ment. Une sim­ple énuméra­tion de faits. Imag­i­nons que j’adopte le point de vue extérieur pour ten­ter de répon­dre en tout fran­chise à la ques­tion: que fais-je? J’écris deux ou trois livres par année, je me promène dans le monde en touriste, je fais du sport. Voilà pour l’essen­tiel. Ain­si présen­tée, la chose est sim­ple. Trois activ­ités, l’écri­t­ure, le sport, le tourisme qui relèvent du passe-temps. Tel est donc mon emploi du quo­ti­di­en. Mais il faut pré­cis­er qu’il n’y a d’ex­is­tence que con­sid­érée de l’in­térieur. Extérieure­ment banale et descriptible en quelques mots, chaque activ­ité  est accom­pa­g­né d’une réso­nance sans laque­lle elle ne saurait être mesurée à sa juste valeur. Les réper­cus­sions intérieures de ces tra­ver­sées touris­tiques du monde par exem­ple: elles sont innom­brables. L’art en général peut donc être con­sid­éré comme un ten­ta­tive d’ex­pos­er l’in­térieur de l’homme.