A Trat, dans le quartier de Ban Phra, le long de cette rivière qui servait de voie de commerce entre les thaïs et les chinois au dix-neuvième, les premiers livrant des noix de cocos, les seconds apportant de la céramique et des produits manufacturés. J’y suis venu il y a cinq ans, ignorant alors l’histoire du lieu, mais elle conforte la sympathie que j’avais aussitôt éprouvé pour ces petites rues aux échoppes de bois qui rappellent l’unité des villages et l’atmosphère familiale qu’on imagine propre aux époques de tradition. Pour varier les plaisirs, je m’installe dans le meilleur hôtel du coin, d’ailleurs achevé de fraîche date. Il ne compte que quatre chambres, mais leur tenue n’a rien à envier au Hilton. Et à la différence du grand établissement, un pas pour atteindre l’épicerie, un autre pour sauter sur son vélo et aller manger au marché. Le soir, promenade sur l’estuaire du fleuve flanqué de gargotes. Pas un touriste. Ceux qui sont de passage ne retiennent de la rue principale, ingrate, que la laideur. C’est bien ainsi. J’imagine une projet de boulangerie dans cette ville.