Pas fermé l’oeil de la nuit. A dix heures, je passe un second T‑shirt, puis j’enfile des chaussettes. Ensuite, je mets ma fourrure polaire (elle n’a de polaire que le nom). Je m’enroule dans une serviette de bain. Quand il ne reste plus rien d’utile dans le bungalow, par exemple une paire de rideaux, je gèle jusqu’à l’aube. Précisons: la température est de trente degrés le jour, de neuf la nuit. Avant l’aube, je rejoins la colline. Guy m’attend. Il trie les gilets de sauvetage, lea casques, les rames, scelle les sceaux étanches. Un feu de bois brûle dans le sable. Le chien somnole à la limite des braises. Une Thaïe se réchauffe les paumes tendues vers les flammes.
- Tu vois, elle va attendre que les dernières branches se consument, puis elle s’en ira. Il ne lui viendrait pas à l’idée d’ajouter une bûche.
Vient le petit-déjeuner. En six fois. Café. Puis des oeufs au plat. Plus tard les toasts. A nouveau un café. Des fruits.
Cependant, j’ai toujours aussi froid et je vois double. Guy est en pleine forme. Arrive la Jeep. Nous la chargeons, je prends place à côté de Pou, nous roulons une heure sur route et sur chemin pour rejoindre un point de départ sur la rivière Pai.