Cinq cent personnes cet après-midi à Genève pour protester contre l’accord TISA sur la libéralisation du commerce des services. La guerre est finie. Les multinationales ont gagné.
Mois : octobre 2014
Excuse 2
L’Etat confisque les prérogatives du citoyen. Lui prendre sa liberté ne suffit pas: il le veut irresponsable. Les corps intermédiaires feront le boulot: administrations, pour les récalcitrants, police et justice. Bien. Ce qui implique que l’Etat se responsabilise. Or, que fait-il? Il alerte sur le virus de l’Ebola et accueille en Méditerranée des immigrés porteurs du virus, produit de grandes messes autour des missionnaires infectés et les rapatrie dans nos capitales.
Excuse
Ma mère fête ses 70 ans vendredi prochain. Nous embarquons les enfants dans un avion, nous dînons à Saint-Jacques de Compostelle. De là nous traversons l’Espagne en voiture. Hier je rédige une lettre d’excuse pour Aplo. Le dernier jour d’école avant les vacances, il sera absent. Il me la rapporte.
- La professeur dit qu’il faut la remettre au directeur.
- Eh bien, tu la lui donnes!
- Elle dit aussi que cela ne suffit pas, qu’il faut justifier.
- Donne-la au directeur!
L’ayant lue, celui-ci appelle.
- Je suis désolé, mais cela ne suffit pas. Conformément au règlement, une demande de congé doit être argumentée.
- Monsieur, quel âge avez-vous?
- Je ne comprends pas.
- Votre âge.
- 46 ans.
- J’en ai trois de plus que vous et je n’ai aucune intention de me justifier.
- Mais ça n’a rien à voir, c’est la procédure!
- D’accord! De quel couleur est votre slip!
- Vous ne pouvez pas faire ça!
- Quelle couleur? Chacun sa procédure!
Aigu
Avec les températures élevées et la pluie des derniers jours, j’ai des moustiques dans l’appartement. Cette nuit, le duvet jusqu’au menton pour ne présenter qu’une joue, j’attendais le moustique entré dans ma chambre. Or, un avion volait bas au-dessus de Fribourg et les deux font le même bruit. L’un s’arrête, l’autre continue.
Bloc
Après deux heures d’endormissement, réveil brutal, une évidence me frappe: Gala vit avec un autre homme. Mon rêve est sans appel. Les mains sur les hanches, devant une maisonnette, Gala me défie. A ses côtés l’amant. Et bien entendu, il ne s’agit pas de n’importe quel autre:
- Lui? Comment est-ce possible! Pas lui!
Assis dans le lit, j’essaie de me défaire de ce rêve. Trop tard, la raison s’emballe, furète, trouve des indices, échafaude. En parallèle , je me sermonne comme on fait d’un gosse: “tu es ridicule! arrête! d’ailleurs, quelle importance?” Quelle importance? Jamais il y a encore six moi , je n’aurais pu sans tricherie poser cette question. Je le peux. Signe d’un épuisement. Mais le rêve est là, il pèse: impossible de s’en débarrasser sur le coup. De plus, la dernière fois que j’ai fait un tel rêve — contenu identique, même lucidité — je suis parti dans la campagne, j’ai découvert une maison et dans cette maison Gala, chez un homme.
Atomisme
Le professeur S., pour illustrer l’aspect réducteur du mécanisme cartésien, dit: “l’homme a besoin de manger, de boire et de temps à autre de sexe”. Va pour la métaphore, mais quant au sexe, ce n’est pas mon avis. Pas “de temps à autre”. Parce que cette société épouvantable, la notre, rentrée et masochiste, ne recherche ni le sang ni le sexe ne veut pas dire que l’homme est généralement asexué et occasionnellement en demande de sexe, généralement inerte et occasionnellement en demande de combat. Que le schéma coercitif, en sacrifiant au confort, condamne l’intime aussi bien que l’expansif, est vérifiable. Mais ces traits sont constitutifs: ils sont et font l’homme.