Et si le projet machiavélique consistait à multiplier les entraves à l’expression de l’énergie vitale afin de mettre à terme l’individu en situation de communiquer avec les machines? Si on prouvait les théories par les exceptions, on établirait facilement que l’individu nommé “terroriste” ou “tueur”, peut importe ici le lexique, est d’abord utile au système. Sa violence est captée par la propagande et sert le discours et l’imagerie de la répression. Sa violence, c’est-à-dire un phénomène d’expression unique porté à l’extrême du fait même de sa frustration continue, est immédiatement profitable si elle est mise au service de cette didactique de la contrainte qu’exerce le groupe social sur lui-même. Mais abattage de celui qui s’exprime dans un passage à l’acte ou sevrage méthodique de l’individu de modèle moyen, l’effet recherché, de théorique devient réel: la force qui dans l’individue individualise et produit de l’existence est niée puis réinscrite dans un projet où celui-ci s’entend exclusivement comme partie d’un tout; ce tout qui a pour vocation d’être géré par une rationalité aboutie, schéma que seules peuvent orchestrer sans erreur des machines.