Villafranca

Nous quit­tons l’au­toroute à Tudela. Le paysage est aride, la terre jaune. Mais ce n’est pas la Castille. Plusieurs fleuves ali­mentent la région dont l’E­bre et les champs cul­tivés sont partout: tomates, blé, orge, maïs. Au tra­vail der­rière des tracteurs dont les roues lèvent la pous­sière, des Maro­cains. Peu après nous trou­vons le vil­lage où nous allons pass­er les vacances: Vil­lafran­ca de Navar­ra. Mon­frère engage la voiture dans une ruelle . Bien­tôt il faut s’ar­rêter. Des buveurs ont assem­blés leur chais­es sur le pas­sage. L’un d’en­tre eux nous indique la calle Paja. (Le lendemain,et tous les jours quand je passerai mon pain sous le bras ou de retour de la piscine, l’homme est là, assis au milieu de la route, dans l’om­bre de cette rue étroite, devant le bar, son verre à la main.) Nous pour­suiv­ons, mais il faut deman­der une deux­ième fois. Un groupe de per­son­nes en habits devant une vit­rine opaque. Il est dix-sept heures. Il faut une bonne rai­son pour met­tre le nez dehors à ce moment de l’après-midi. Un homme se détache du groupe et nous indique le chemin. Lorsque nous démar­rons, je com­prends: il se tien­nent devant le tana­to­rio. Nous atteignons la rue Paja. Elle est longue de quar­ante mètres, com­mence devant le porche de l’église pour s’achev­er devant un sole plan­té au cen­tre d’une petite place. Un cou­ple assis sur les marche de l’église vient à notre ren­con­tre. Ce sont les per­son­nes avec qui j’ai cor­re­spon­du, Inès et Anto­nio. Ils ouvrent la porte de leur mai­son, nous remet­tent les clefs, Inès me tend les foulards rouges dont nous auront besoin pour aller aux fêtes tau­rines de Tudels. Le cou­ple nous accom­pa­gne pour la vis­ite, mon­tre la vais­selle, les pro­duits de net­toy­age, les linges, l’huile et l’ail, puis s’en va. La semaine prochaine la famille part pour Fri­bourg où elle séjourn­era dans mon appartement.