Bruxelles

Vil­lafran­ca — Piscine munic­i­pale grande et belle, mais chère, du moins pour les vis­i­teurs, les vil­la­geois ont droit eux à un abon­nement. Afin de se ren­seign­er sur les pos­si­bil­ités d’al­ter­na­tive, sachant que nous auri­ons à pay­er chaque jour vingt Euros pour nous cinq, nous allons à la mairie. Hôtel de ville somptueuse­ment rénové. A l’é­tage, qua­tre dames assis­es devant des écrans. Nous sommes là, devant le comp­toir, elles n’ont pas encore lavé la tête. Celle qui téléphonait, rac­croche. Au lieu de venir à nous, elle com­pile un classeur. Arrivent des femmes Arabes. Laides, gross­es, emmi­tou­flées. Elles vien­nent chercher les sub­ven­tions, les tick­ets repas, les four­ni­tures sco­laires. Image par­faite du tan­dem que l’Eu­rope tech­nocra­tique a mis en place: jus­ti­fi­er un fonc­tion­nar­i­at impro­duc­tif et coû­teux en ramenant des mis­éreux sur le con­ti­nent. Ce que me con­firmera quelques jours plus tard le bar­man de la piscine avec qui je sym­pa­thise: ces secré­taires sont les per­son­nes les mieux payées du vil­lage, elles gag­nent trois fois plus que la moyenne salar­i­ale. Il me faut ajouter qu’après ce moment de flot­te­ment, elles se sont mon­trées tout-à-fait sym­pa­thiques. En revanche, non, pas de solu­tion, nous aurons bien à pay­er vingt euros par jour pen­dant dix-sept jours pour accéder à cette piscine con­stru­ite avec l’ar­gent de Bruxelles.