Au Lac noir par Marly et Pfaffein. Martin pédale sur mon VTT, je vais devant à vélo de course. Montée facile, bien que j’aie encore les jambes raides suite à la course de dimanche. Nous pique-niquons en compagnie d’écoliers suisse-allemands sur le ponton de bois qui forme un demi-cercle au-dessus de l’eau, puis Martin veut faire le tour du lac. En passant devant une ferme, je remarque des pots de miel. Un vieille boîte à biscuits trouée permet de déposer la somme d’argent, mais je n’ai pas le change et vais chercher la propriétaire qui arrache les mauvaises herbes dans son jardin. La propriétaire appelle son mari. Arrive un homme massif et jeune encore, mais chancelant. Il marche avec une telle peine que Martin s’avance pour l’empêcher de tomber.
- J’ai la maladie de Parkinson.
Quand il franchit enfin le pas de la porte, il bascule. Pour retrouver l’équilibre, il étend les bras comme on ferait au moment de franchir un précipice. Nous entrons dans la ruche. Il enfume un essaime d’abeilles, le saisit à l’aide d’une pince et nous le montre. Avant de repartir, la dame nous prend en photo (plus tard, je constaterai qu’elle n’a pas appuyé sur le bouton; elle a pourtant fait le geste de me tendre l’appareil pour que je voie si la pose me convenait).
- Eh oui, il y a dix-huit ans que cela dure, dit l’apiculteur Mais j’ai eu de belles années…
Nous traversons Holzbau lorsque je me souviens que je dois annuler un rendez-vous au tribunal pris pour le lendemain matin à 9h00, mais qu’il me faut, pour ce faire, vérifier qu’une certaine somme m’a été remboursée. Je tire le vélo sur le bord de la route, appelle la greffière et lui explique que je suis à vélo, que je n’ai pas accès à un ordinateur.
- Bien, je vous donne une heure, foncez!
J’abandonne Martin et fonce. Trente-cinq minutes plus tard, ruisselant, je suis à mon bureau, vérifie les comptes, joins la banque, obtiens des garanties, décommande le tribunal. Je rappelle la greffière.
- Je vous félicite! s’exclame-t-elle en riant.