Gagné par la fatigue cet après-midi ou plutôt par la lassitude, n’ayant goût ni à l’écriture ni à la lecture, quant au travail, il n’y en a pas: le téléphone est silencieux, les réseaux d’affichage sont pleins. Je me couche. Vague sentiment de culpabilité. Le travail? Pas du tout, mais la poursuite des intérêts intellectuels. Cela montre que mon expérience a bien changé depuis les années 1990. J’avais alors coutume après avoir acheté au marché de Plainpalais un morceau de chou, des carottes, une salade, un concombre, une pomme et une orange, de peler le tout, de le manger dans cet ordre, puis de me coucher, installant aussitôt une distance infranchissable entre mon lit et le monde. Trouvant le sommeil, j’étais alors persuadé de profiter au mieux de ce relâche pour recevoir toutes sortes de connaissance et d’intuitions. Aujourd’hui je n’en suis plus persuadé. J’ai pourtant dormi deux heures.