A 4h30, taxi pour Cointrin après la nuit au bureau. Dans l’avion, le siège de Gala payé mais vide. Puis une heure dans l’aéroport d’Alicante à attendre le bus côtier. Il file sur cette autoroute qui traverse le paysage sec et abandonné d’Elche où pousse une partie des fraises gonflées à l’insecticide que l’Espagne distribue aux Européens. Enfin Torrevieja, pleine de soleil. Nous tirons nos valises jusqu’à la mer, saluons au passage des voisins qui semblent n’avoir pas bougé depuis Pâques de l’année dernière. Les enfants ent de la répartition des chambres dans l’appartement de location tandis que j’accompagne Conchita à la banque pour changer mes billets de 500 Euros. Au bout de vingt minutes d’attente, comme c’est notre tour, le préposé quitte le guichet, sort de la succursale, rentre chez lui. Apparaît une femme haute sur talons. Elle s’assoit, fait un téléphone, pianote sur son clavier. Alors que nous attendions sur des chaises, une vieille dame est entrée des papiers à la main. Elle les déchiffrait avec peine. Je me retourne. Elle n’a pas cessé. Elle essaie de lire, de comprendre, feuillette un carnet de chèques. La femme du guichet pose le téléphone. Je présente mes billets. Il va de soi que c’est à Conchita d’exiger, mais je ne la connais pas assez pour le lui demander. Je présente mes billets, demande de petites coupures.
-Etes-vous client de la banque?
-Non.
Conchita ne réagit pas. Je la toise. Elle balbutie:
- …moi, je suis cliente.
Quand on songe que cette banque est quelque autres sont directement responsable du vol à grande échelle organisée ces dernières années.
- Je vais vous donner duc change, mais c’est exceptionnel, à cause du blanchiment de capital et tout ça…