Motors

Excel­lente émis­sion pour La Pre­mière enreg­istrée par Madeleine Caboche dans les stu­dios de La Sal­laz. Comme la fois précé­dente, je m’y rends à pied, mais cette fois sans skate, sachant que je redescendrai à la gare avec Volin. Prom­e­nade qui implique, lorsqu’on passe par la Syn­a­gogue et le chemin de Belle­vue, d’adopter un pas mod­éré sauf à attein­dre le bâti­ment de la RTS trem­pé de sueur. Dif­fi­cile exer­ci­ce. A la récep­tion, tan­dis que j’at­tends d’être guidé dans les étages du bâti­ment, entre un homme cour­taud, vêtu en clochard, coif­fé d’un bon­net qui lui mange les oreilles. La secré­taire lui tend le reg­istre. Il lit les rubriques à haute voix.
- Nom? Il faut que j’écrive mon nom, c’est ça?
Son accom­pa­g­na­trice hoche la tête.
- Société? Qu’est-ce que je mets?
Je me détourne et fixe la porte.
Une heure et demi plus tard, aidé de deux pas­sants et de Volin, j’es­saie d’a­cheter un tick­et de métro pour la gare au dis­trib­u­teur automa­tique de La sal­laz, lorsque l’homme cour­taud sur­git à mon côté. Je le regarde à la dérobée, cher­chant dans mes sou­venirs, plus pré­cisé­ment du côté du théâtre, puis je me laisse dis­traire. Lorsque j’ai enfin un tick­et en main, il a dis­paru.
- Qui est-ce? Tu le con­nais? fais-je à Volin.
- .Un acteur je crois… Denis Lavant.
Je dévale alors l’escalier dans l’e­spoir de lui dire mon admi­ra­tion pour son rôle dans Holy Motors de Leos Carax, mais le métro l’a déjà emporté.