Yeah

Sur le toit du City Riv­er Hotel, belle piscine entourée de chais­es longes en teck. Deux japon­ais­es trem­pent le pied, gloussent, rient, se giclent, pho­togra­phient. Des per­son­nages de bande-dess­inée. Com­pactes, tout en lignes, ne touchant pas terre. Et jaunes. Puis vien­nent deux anglais­es. Tout aus­si jaunes. L’une des deux frap­pée de malé­dic­tion. Vul­gaire. Tous les trois mots, elle dit “yeah…”. Tous les trois mots n’est pas un recours lit­téraire. Plongé dans un livre d’é­conomie, je dois renon­cer à ma lec­ture. En quelques min­utes, l’Anglaise dit mille fois “yeah…”
- Tu vois..
- Yeah…
- Moi j’aime beau­coup le Cam­bodge…
- Yeah…
- Parce que les gens…
- Yeah…
Et quand vient son tour de par­ler.
- Yeah… yeah… C’est comme ça.
Puis elle se lève et je vois qu’elle a enfilé son mail­lot de bain bleu de tra­vers. Elle l’a entre les fesses.