Si j’avais à donner rendez-vous dans Khao San Road, sans même préciser si je suis femme ou homme, je dirais: c’est facile, je ne suis ni tatoué ni Thaï!
Mois : février 2014
Supermarché
Arrivé à Fribourg en matinée. Rues vides, ciel pluvieux, armoires vides. Je vais au supermarché. Je déteste cela, mais Gala vient de prendre l’avion, elle est fatiguée. Choc lorsque la porte coulissante s’ouvre sur les victuailles exposées. Est-ce un cimetière ou un musée d’art contemporain?
Musulmans
Dans les couloirs de l’aéroport d’Abou Dabi, à 2h30 du matin, des centaines de chaperons bleus portant des bavettes. Ce sont des pratiquantes musulmanes. Leurs hommes portent le galurin javanais. Ces derniers m’arrivent à l’aisselle et guident chacun trois ou quatre épouses qui elles mêmes leur arrivent à l’aisselle. Ces pauvres Indonésiens dont la gentillesse n’est pas à démontrer sont perdus. J’imagine qu’ils ont gratté les fonds de tiroir pour venir jusqu’ici faire révérence devant une star inconnue de l’Islam dont les autorités religieuses ont réussi à vendre la réputation. Et comme les Emiriens ont tout ce qu’il faut posséder (des supermarchés, des voitures, des montagnes russes et des patinoires) et un énorme complexe, ils hurlent sur ce troupeau affolé afin de le diriger vers la porte de sortie et l’avion.
- Go now!
Un paquet de femmes remue.
- This way!
Les chaperons bleus forment un banc et contourne une colonne de béton publicitaire Total.
- Run! Run!
Les hommes à galurin se retournent. Soudain, ils ont compris et répètent pour que cela s’imprime dans la mémoire et déclenche l’action:
- Run, run…
Alors, ensemble, chaperons et chaperonnés courent vers la porte en s’encourageant:
- Run! Run!