Musulmans

Dans les couloirs de l’aéro­port d’Abou Dabi, à 2h30 du matin, des cen­taines de chap­er­ons bleus por­tant des bavettes. Ce sont des pra­ti­quantes musul­manes. Leurs hommes por­tent le galurin javanais. Ces derniers m’ar­rivent à l’ais­selle et guident cha­cun trois ou qua­tre épous­es qui elles mêmes leur arrivent à l’ais­selle. Ces pau­vres Indonésiens dont la gen­til­lesse n’est pas à démon­tr­er sont per­dus. J’imag­ine qu’ils ont grat­té les fonds de tiroir pour venir jusqu’i­ci faire révérence devant une star incon­nue de l’Is­lam dont les autorités religieuses ont réus­si à ven­dre la répu­ta­tion. Et comme les Emiriens ont tout ce qu’il faut pos­séder (des super­marchés, des voitures, des mon­tagnes russ­es et des pati­noires) et un énorme com­plexe, ils hurlent sur ce trou­peau affolé afin de le diriger vers la porte de sor­tie et l’avion.
- Go now!
Un paquet de femmes remue.
- This way!
Les chap­er­ons bleus for­ment un banc et con­tourne une colonne de béton pub­lic­i­taire Total.
- Run! Run!
Les hommes à galurin se retour­nent. Soudain, ils ont com­pris et répè­tent pour que cela s’im­prime dans la mémoire et déclenche l’ac­tion:
- Run, run…
Alors, ensem­ble, chap­er­ons et chap­er­on­nés courent vers la porte en s’en­cour­ageant:
- Run! Run!