Khao San

A Khao San à 5h30 du matin dans un bar impro­visé à même la rue avec une Les­bi­enne de Birm­ing­ham qui ressem­ble à Bob l’éponge. Son père homo­sex­uel est tombé malade à l’au­tomne, puis sa mai­son s’est effon­drée. La fille n’a pas osé le lui annon­cer.
- Cela l’au­rait tué.
Son état de san­té se dégradant, le père a souhaité être rap­a­trié dans le Nord de la Thaï­lande où vit son ami. La fille l’y con­duit puis ren­tre en Angleterre où elle a avec sa parte­naire une gamine de cinq ans.
- Peu après il est mort.
Très émue, elle avoue qu’elle ne peut pas tout dire. Elle est en route pour Chang Mai. D’ailleurs elle se lève, embrasse amoureuse­ment la fille avec qui elle est venue et part pren­dre son avion. Celle qui reste a de grands yeux alcooliques et un air inno­cent. Elle est d’o­rig­ine grecque, mais son père a fuit le pays à l’époque des Colonels. Elle est née en Egypte et a gran­di au Cana­da.
- Mon grand-père n’a cessé de me répéter que nous étions des Grecs, mais je suis déjà allé vingt fois en Grèce et je n’y trou­ve tou­jours pas mon compte.
A son tour de se lever (il faut dire qu’il y a bien six heures que nous sommes là). Il faut qu’elle dorme car elle a son avion à midi.
- Je vais en Corée.
- Ah! Et com­ment est-ce?
- Ter­ri­ble! D’un triste… Ces gens sont de plomb, la vie est dure.
- Mais alors pourquoi vis­iter le pays.
- Je ne vis­ite pas, j’y habite. Depuis sept ans… Je me demande bien pourquoi!