Dans les kiosques à l’ancienne, maisonnettes de fer aux battants garnis de magazines, un vendeur ou une vendeuse, parfois les deux, vêtus de noir, tassés sur des tabourets, attendent pendant des heures. Rares commerces à ne pas tenir l’horaire en deux fois, qui veut que dans toute l’Espagne, entre quatorze et dix-sept heures, la sieste impose la fermeture. Je regardais ces magazines de toutes sortes, au nombre de plusieurs centaines, et cherchais à me souvenir des chiffres entendus l’an dernier: 7000 titres différents? Rien de plus vain qu’un magazine. Le contenu est répétitif, le texte relâché, la part de la publicité considérable, et cependant, au moment de comprendre leur succès, je me remémorais mes intérêts successifs, chacun ayant justifié l’achat d’un magazine, et parfois l’abonnement: bande-dessinée, philatélie, mode, skateboard, stars, rock, vélo, décoration, maçonnerie, écologie, surf, course, armement…