Ce que j’affirmais du rapport entre sincérité et littérature mérite d’être corrigé. Je connais au moins une oeuvre qui tient le pari: Le livre brisé, de Serge Doubrovski. Une acte fou dont l’issue sera fatale. Entreprenant de raconter sa vie au jour le jour l’auteur spécule sur l’avenir de sa vie intime. Le récit est interrompu par le suicide de sa femme. Puis l’auteur achève le livre. J’ai retrouvé ce texte l’autre jour dans un carton en provenance de Lhôpital dont je triais le contenu et je l’ai jeté: personne ne souhaite vivre deux fois une situation réelle. L’art existe lorsque des lectures successives sont possibles.