Abu Dhabi

Sous cloche à Abu Dhabi. La salle d’at­tente de l’aéro­port, cir­cu­laire, encom­brée, ven­tilée, pro­pose de la nour­ri­t­ure améri­caine aux voyageurs décalés. Ici se côtoient saou­di­ens en robe et sikhs ahuris, anglais ivres et routards en san­dale. Un cauchemar. Un monde dans lequel il ne vaudrait pas la peine de vivre. Qua­tre heures d’at­tente. Le moment venu, nous nous achemi­nons pour l’embarquement. Voici un long couloir. A l’hori­zon un cais­son lumineux indique la pre­mière des portes. A vue d’oeil, il n’est pas plus gros que mon pouce. Entre deux piéti­nent cinq cent per­son­nes, peut-être mille. En sens inverse, un tapis roulant. Il est arrêté. Entre notre file et le tapis, des garde-chiourmes. Leur tâche est de dis­suad­er les resquilleurs. Comme l’at­tente se pro­longe et que cer­tains pas­sagers risquent de man­quer leur vol, ils remon­tent le courant en hurlant les noms des des­ti­na­tions appelées. Si bil­let en main vous avez la chance d’être éli­gi­ble, les gardes vous aident à pass­er la bar­rière. Vous avez alors la pri­or­ité. Au bout de l’at­tente, la douane. Il y a longtemps que nous ne savons plus l’heure. D’ailleurs lea archi­tectes ont bien tra­vail­lé: ils n’ont pas jugé utile de con­stru­ire des fenêtres. Lorsque nous atteignons enfin le con­trôle, on nous pousse sans nous fouiller vers une salle d’at­tente iden­tique à la pre­mière. Une coupole au car­relage de mosquée. Le cais­son lumineux que je pre­nais pour un numéro de porte est main­tenant au-dessus de ma tête. Il s’ag­it d’une pub­lic­ité pour la For­mule 1. Dans ce genre de sit­u­a­tions, le mieux est de ren­tr­er en soi. Ne plus par­ler, ne plus penser et se mon­tr­er de la plus grande politesse. Tout autre atti­tude est dangereuse.