Utilisé dans le domaine politique le concept girardien du bouc émissaire permet à la gauche de stigmatiser la rhétorique des nationalistes lorsqu’elle désigne l’immigration comme une des causes de la crise de nos sociétés occidentales. Ce faisant, la gauche nie l’histoire propre et le fondement traditionnel de nos démocraties au profit d’un internationalisme fondé sur le repentir (colonisation, traite, nazisme, etc.). Or, c’est précisément sur l’instrumentalisation de ce repentir que le plus agressif des tous les mouvements de droite, le néolibéralisme, compte pour rallier la gauche à son entreprise de destruction des démocraties via l’immigration et la réduction de la personne à un producteur-consommateur désorienté.