Vertiges

Con­tre la mal, j’ai recours à l’ex­cès. Hier dans la nuit, je suis pris de ver­tiges. Le sol se dérobe, les parois flot­tent. Je me couche. Le matin, le mal est inchangé. Je vaque. Assis, les ver­tiges s’estom­pent, mais que j’a­vance la tête, lève les yeux, me tourne, il est là. Je monte et descends les escaliers, pour me ras­sur­er, j’émets des hypothès­es. Tout effort est décon­seil­lé. Que je me sou­vi­enne, il y a deux ans, même affecf­tion. A l’aube, seul dans la mai­son, à Lhôpi­tal, je regar­dais tourn­er l’hor­loge et me demandais si con­duire les enfants à leur école, sur soix­ante kilo­mètres, dans la nuit, ne serait pas dan­gereux. Tout à l’heure, je suis allé boxé. J’ai sauté, cou­ru, don­né et reçu des coups. Aus­sitôt les ver­tiges ont reculé A moins qu’il ne s’agisse d’une illu­sion. J’ai ajouté au régime trois litres de bière. Ils ont reculé. J’ai peu dor­mi. Ils ont presque dis­paru. Se soign­er par l’ex­cès, jusqu’au jour du soin défini­tif, qui est la mort.