Notes

Eon­nante con­fes­sion — j’u­tilise à des­sein ce terme inap­pro­prié — de Calaferte à pro­pos de la prise de notes. Elle traduit le mys­tère dont il entoure par mesure d’en­chante­ment des actes qui appa­raî­traient moins secrets et ne s’en trou­veraient pas déval­orisés s’il les don­nait dans leur état naturel. Trait de car­ac­tère qui me rap­pelle cer­tains livres de René Guénon, ou encore ce réc­it frus­trant et bour­sou­flé de Her­mann Hesse, Le voy­age en Ori­ent, même si, dans le fond, je partage l’idée que le tra­vail, inces­sant  auquel con­traint l’an­no­ta­tion (qu’on écrive ou pas), crée une ten­sion d’e­sprit pro­pre à mod­i­fi­er le rap­port au monde.
“La joie que je retire à pren­dre ces notes à son secret, que je me garderai de dévoil­er; que quelques autres rares écrivains, qu’on iden­ti­fie comme entre ini­tiés, ont dû con­naître avant moi, que d’autres à venir con­naîtront. S’il était révélé, sans doute serait-il déval­orisé par cette pas­sion qu’a l’homme de notre temps d’être sans cesse dans son rôle utilitaire.”