Chevaux

Force inouïe de cer­taines inven­tions lit­téraires. Ces chevaux con­gelés  sur le front de l’est exha­lant un dernier souf­fle de glace: j’en entendais déjà par­ler il y a trente ans, dans les bars la nuit, lorsque s’ou­vrait à nous, dans le désor­dre, la bib­lio­thèque des par­ents. Hier, une représen­tante d’une mai­son d’édi­tion évoque la scène; elle se sou­vient avoir lu cela dans Moravia. Kaputt de Mala­parte, lui dis-je. Roman de guerre que j’ai feuil­leté, que je n’ai pas lu. Mon inter­locutrice non plus, j’imag­ine, mais les chevaux glacés, ces  chevaux-là, tout le monde s’en souvient.