Brueghel

A Erik­snäs, dans le Nord d’Helsin­ki, notre mai­son de cam­pagne n’avait pas l’eau. Nous la pui­sions en forêt, dans un puits. Un sen­tier filait à tra­vers les myr­tilles (il existe un peigne, mais avec les baies, on ne triche pas, il faut les saisir entre les doigts).Un pon­ton sur la lac per­me­t­tait d’en­tr­er dans la forêt par l’ouest nous croi­sions par­fois un voisin venu en bateau rem­plir ses bidons. Non loin de ce puits, mon père à trou­vé des cadres. Les ayant réparés, pon­cés et blan­chis, il a peint sa pre­mière toile, un Magritte, L’homme au cha­peau mel­on. Vingt ans plus tard, à Madrid, chaque dimanche, il s’in­stal­lait à son chevalet et copi­ait Le tri­om­phe de la mort de Brueghel.