Croisé le prisonnier au bas de l’immeuble. Soit qu’il ait changé de coupe de cheveux soit qu’il soit méconnaissable, je ne le reconnais pas. Il se dirige sur moi, j’écarquille les yeux :
- Zut. le prisonnier!
Jovial mais quelque peu suppliant, il prend ma main, la serre, l’agite.
- Quand boit-on un café?
- Vous m’aviez donné votre numéro de téléphone?
- Allons‑y maintenant!
- Vous ne m’aviez pas donné votre numéro?
- Non.
- Je pars à Munich dans un quart d’heure.
- Comment faire?
- Eh bien, glisser votre numéro dans ma boîte à lettres, juste là.
Au retour de Munich, j’ouvre la boîte. Entre les publicités, du courrier. Je jette le tout.