Trois fois en quelques semaines, venant de peintres et de photographes, j’entends cet aveu résigné devant l’étouffement mercantile dont ils se disent les victimes: la quantité des œuvres en circulation condamne toute visibilité, durée, perfection. Je fais observer que du fait de la production musicale assistée par ordinateur, l’œuvre musicale est la première victime de ces données nouvelles et que la littérature, bien qu’elle ne soit pas épargnée (voir l’orchestration des Rentrées) n’est pas dans un état qui me pousse à résignation, bien au contraire: un tel acharnement à détruire par la quantité pourrait contraindre la littérature à renouer avec une clandestinité de bon aloi (même si cela témoigne, sur le plan général, d’un abattement des libertés.)