Samedi de juillet

Same­di de juil­let au Volkspark de Friederichshain. Groupes nom­breux, épars dans l’herbe rase, allumant des feux, jouant de la musique, sportifs tapant dans des bal­lons, d’autres à la grimpe sur un rocher arti­fi­ciel qui, nous apprend L., se nomme un “blok”, et des adultes tour­nant à ski à roulettes sur l’an­neau de glisse, d’autres amoureux, d’autres endormis, cuvant, rêveurs. Ambiance inimag­in­able en Suisse où les règles, bien digérées, oblig­ent; en Espagne où le manque de fan­taisie et un reste de déco­rum catholique for­cent à la tenue; en France où la frus­tra­tion impose l’a­gres­siv­ité comme mode d’ex­is­tence. Aplo dépose le brasero qu’il a porté depuis l’ap­parte­ment, j’al­lume le char­bon, nous buvons de la bière, du vin blanc et rouge, et tard dans la nuit nous ren­trons en famille par Danzigstrasse. Aux portes des Stübe des étu­di­ants cherchent leur équili­bre, les trams jaunes filent éclairés de l’intérieur.