Entretenir la crise

Entretenir la crise par une parole incan­ta­toire prou­ve sa con­struc­tion et son util­ité. C’est un effon­drement bru­tal des pos­si­bil­ités qui est néces­saire et serait peut-être, passé le cortège des drames, libéra­toire — un ven­dre­di noir. Alors se recon­stituerait selon des alliances neuves un pro­jet, au lieu de quoi les tech­nocrates qui ont con­fisqué l’idée d’Eu­rope s’emploient à détru­ire le par­lemen­tarisme pour s’ar­roger en tant que ges­tion­naires une respon­s­abil­ité qu’ils n’ont ni la capac­ité ni le pou­voir d’honor­er, mais qui leur per­met de péren­nis­er leur sit­u­a­tion de minorité priv­ilégiée sur  un temps long car non-démoc­ra­tique. Une sit­u­a­tion déjà vécue tant de fois et qui précède les moments révolutionnaires.