Etrange quartier

Etrange quarti­er de Pren­zlauer­berg. Pop­u­la­tion blanche, d’âge moyen, de cul­ture ferme, poli­tique­ment soudée (et qui veut croire à la démoc­ra­tie). Plus que de la tolérance, je ressens une atti­tude de pro­pa­gande par le com­porte­ment qui invite à la tolérance. Il con­vient d’y adjoin­dre une sur­veil­lance spon­tanée de tout indi­vidu dont les car­ac­térisi­tiques, mal définies, seraient de nature à bous­culer l’har­monie générale. Cet effort louable de préser­va­tion d’un ter­rain de jeux social est-il le fruit du trau­ma­tisme vécu sous le social­isme inté­gral ou une con­science con­stru­ite de l’his­toire récente de l’Alle­magne? Quoiqu’il en soit, la vie appa­raît ici meilleure, et par con­tre­coup, d’une émou­vante fragilité. A titre de com­para­i­son, la France des villes est plongée dans le chaos et pré­pare la guerre. Quant à Genève, ce n’est rien de plus qu’une sorte de zoo tenu par des gar­di­en frus­trés et agres­sifs. L. qui vit depuis dix ans à Kreuzberg (où des fémin­istes hys­tériques côtoient des turques en tchador), me dit:
- Pren­zlauer­berg! C’est un peu mono­cul­turel, tu ne trou­ves pas?