Un courrier me confirme que je ne suis pas un auteur genevois. En conséquence je ne puis prétendre obtenir une aide financière. Le projet de Visite des îles suisses en radeau est refusé. Mais enfin que suis-je? Un écrivain grison, jurassien, vaudois? J’appelle. Avant de composer le numéro, je récapitule. Mes papiers militaires sont à l’Ambassade de Mexico, mon appartement de la Casa Dondé dans le district fédéral où je reçois partie de mon courrier, mon adresse fiscale est à Genève, mais je paie les impôts en tant que résident étranger dans l’Ain où je suis propriétaire. Au téléphone une amie administratrice. Elle rit. Je ris avec elle mais je suis ennuyé: la Suisse possédant quelques 300 îles cette expérience géographique sur bouée de camion ne peut être expédiée en un week-end. Elle demande où je suis né, et conclut: tu es un écrivain vaudois. Cette nouvelle m’assomme. Bien entendu, ajoute-t-elle, ça n’a aucun sens, mais c’est le règlement. L’écrivain genevois est celui qui habite le canton. Il ne me reste qu’à remonter le Rhône jusqu’à Lausanne.