L’U­ni­ver­sité de Fri­bourg appelle. Avez-vous des cadres d’af­fichage? Oui. Je m’ha­bille, rem­pli le sac de cadres et monte à vélo.
-Vous allez venir main­tenant, nous livr­er des cadres main­tenant, c’est for­mi­da­ble, c’est… je ne pen­sais pas que ça irait aus­si vite, vous me prenez au dépourvu!
Mon inter­locutrice pré­cise qu’elle prend sa pause à 11h45.
Quelques min­utes plus tard je suis dans son bureau. Elle m’ex­plique ce qu’elle va faire de ces cadres. Elle appelle le concierge. Lui demande où est Mon­sieur Gasser. Il doit être dans les sous-sols. Voulez-vopus que j’aille chercher Mon­sieur Gasser. Elle con­sulte sa mon­tre. 11h35. A‑t-on le temps d’aller chercher Mon­sieur Gasser dans les sous-sols de la fac­ulté? Dites-lui que…
- Le type des cadres est là.
Elle se tourne vers moi et gênée sourit. Elle explique alors au concierge ce que la fac­ulté va faire des cadres. Les pos­er. J’ex­plique que je suis inter­essé à en pos­er d’autres, gra­tu­ite­ment, à la par­ité: usage pour moi de la moitié des cadres posés. Les bras lui en tombent: je sais par­ler. Mon pan­talon de tra­vail, ma cas­quette, mes out­ils à la cein­ture dis­aient que je ne par­lais pas. Nous mon­tons dans le bureau. Je résume mon offre. Pour ses cadres à elle, j’ex­plique qu’il fau­dra du scotch.
- Non, pas celui-là, du scotch spé­cial, un dou­ble-face.
Elle sera demain à son bureau, si je veux bien l’ap­porter, mais non, cor­rige-t-elle… non, pas demain, plutôt jeu­di.
- Vous savez, en ce moment, il y a un tra­vail fou.
Puis me tend la main- il est 11h45.