Penchés sur la carte des Antilles avec Etan afin de préparer le voyage. Je propose de partir de Caracas. Non, pas le Vénézuela dit-il.
- Je suis courageux, pas téméraire.
Du doigt je nomme la première des îles, Triunidad et Tobaggo. Il vérifie les métropoles. Nous parcourons l’archipel jusqu’à Cuba. Au bout du compte, dans ce lieu éloigné de l’Europe, nous avons l’Angleterre, les Etats-Unis et la France.
- Je ne peux aller ni en Martinique ni en Guadeloupe, dis-je.
- Ah…
- C’est la France.
La semaine suivante Etan dit que nous ferions mieux d’aller à Hawaï. J’essaie de me représenter Hawaï. Impossible de réunir ces deux images, les Etats-Unis, les îles. Y a‑t-il au moins un peuple?
- Moi, dit Etan, je voyage dans l’espace et dans le temps. Je peux rester des heures à ne rien faire, je suis là, j’attends, je goûte l’ambiance.
Admirable. Quand cela se produit, quand je suis en état de ne rien faire, je tourne comme une toupie-foreuse et pénètre les profondeurs. Très vite le pays disparaît. Je ne regagne la surface que pour boire et manger.