A la banque un retraité hési­tant. Je lui fais signe de me précéder au guichet. Il remer­cie et s’a­vance jusqu’à la vit­re.
- Dîtes-moi, je ne com­prends pas, j’ai 4000 euros déposés sur mon compte d’é­pargne et ils ne ne rap­por­tent rien, vous voyez, c’est écrit ici… voilà qua­tre ans qu’ils sont sur le compte et… il doit s’a­gir d’une erreur.
Le guicheti­er sans se don­ner la peine de véri­fi­er.
- Oui, c’est nor­mal, il n’y a pas d’in­térêts.
- Com­ment ça pas d’in­térêts? Vous voulez dire qu’il n’y a pas d’in­térêts?
- Je ne sais pas. Appelez ce numéro.
- J’ai déjà appelé ce numéro.
- Faites voir… Oui, je vois. Il sem­ble qu’il n’y ait pas d’in­térêts, c’est bien ce que vous dîtes? Le mieux est de rap­pler ce numéro.
Le retraité se retire aba­sour­di, je m’a­vance.
- Vous avez une annonce en vit­rine con­cer­nant un bun­ga­low dans le quarti­er des Salines.
- Où ça?
- En vit­rine, juste là.
- Je vois. Eh bien?
- Vous pour­riez me don­ner plus d’in­for­ma­tions.
- Désolé, je viens d’ar­riv­er. Le mieux est de regarder sur notre site. Après, si ça vous intéresse, vous revenez nous voir.
- Juste­ment, ça m’in­téresse.
- Alors regardez sur le site.
- Vous avez l’adresse du site?
- Il doit y avoir un prospec­tus sur la table près de la vit­rine.
- Et cet après-midi, vous ouvrez à quelle heure?
- Non, jamais. Nous n’ou­vrons jamais l’après-midi.