Etre inscrit sur la liste nationale des personnes recherchées, selon l’expression de la gendarmerie française, n’est pas pratique lorsqu’on possède une maison pleine de livres, de meubles et de chauffage dans ce beau pays: cela oblige à travailler de la télécommande. Courrier au voisin pour qu’il vide la boîte à lettres, donné d’ordres à la femme de ménage qui fera ce qui lui plaît, relève à distance des chiffres de l’électricité et pour les rendez-vous, je dis oui puis je prétexte un voyage à l’étranger. Mais voilà que des acheteurs veulent me rencontrer. La dernière fois que je suis allé à la maison, c’était couché sur la banquette arrière d’une voiture. Le lendemain j’apprenais qu’aussitôt parti les gendarmes débarquaient, sans doute avertis par le maire dont la bêtise n’a d’égal que le talent de collaboration. En somme seul le chat profite de la situation. Monté chez le voisin, il dispose désormais d’un panier et d’une cuvette remplie de biscuits. D’ailleurs il est tombé malade. Le voisin m’explique que le vétérinaire a posé une collerette et lui a regardé les dents. Pour ne pas être en reste, je fais en courrier dans lequel je souhaite que le chat se remette de maladie et demande où est la clef de la maison.