Guerre en Syrie. Réfugié sous un pont éboulé d’Alep. Les com­bat­tants tirent, les familles pro­tè­gent leurs enfants. Soudain une défla­gra­tion. La panique s’empare des hommes. Une fumée verte dans le ciel. Les gaz! Je m’en­gouf­fre dans le pre­mier bâti­ment et cours. Une fab­rique de plâtre. Des tas de poudre blanche fer­ment les couloirs. Il me faut un chif­fon, un foulard, un mou­choir, quelque chose à ser­rer con­tre la bouche et le nez mais tout est mac­ulé de craie. J’at­teins une vaste salle dont le sol est jonché de fusils-mitrailleurs. Je ramasse un Uzzi, le charge, gagne une meur­trière.
- Com­ment savoir qui est qui?
- Tu deman­des avant de tir­er, me dit un com­bat­tant.
- Et au lieu de te répon­dre, l’autre te tue…
- Exacte­ment.