Une des mes tâches consistait à fournir á l’éditeur des photographies des maisons où ont été prises entre 1977 et 2010 les notes figurant dans 45–12, retour à Aravaca. Je m’y suis appliqué de mon mieux, établissant une liste des maisons pour n’en oublier aucune, cherchant dans les albums, les coupures de jounaux et, pour ce qui de la résidence d’Ambassade de La Havane, auprès du Ministère des Affaires Etrangères, puis des héritiers de l’architecte dont le fonds est à l’Université de Berkeley-Californie avant d’apprendre que c’est mon père qui avait volé les documents. Maintenant que le livre est paru depuis deux jours, je vois que j’en ai oubliées au moins quatre: le Monastère des Capucins de Seyssel (j’ai dû l’oublier volontairement pour n’avoir pas à aller le photographier), l’appartement de la la Plaza Xuquer de Valence où nous avions déménagé à vélo de Suisse pendant l’été 1991 avec le projet d’ouvrir un bar en Espagne, la turne de la cité Dinu Lipatti de Chêne-Bourg où je vivais au début des mes études, en 1986, l’appartement de Pully où la grande-tante (ainsi nommée, mais que je n’avais jamais vue) venait de mourir et enfin, plus étrange, puisque j’ y ai passé une partie de mon adolescence, la villa du chemin des Fleurettes sous la gare de Lausanne où je passais l’essentiel de mon temps assis sur un bord de toit à regarder vers le carrefour et le parc de Milan.