Nuit tenue par une seule obses­sion. J’écris une scé­nario de film. Holy­wood attend. De même que mon per­son­nage, qui est assis en coulisse, tan­dis que je ronge ma plume. L’his­toire se déroule le 10 sep­tem­bre 2001, la veille des atten­tats. Le jar­dinier du Pen­tagone reçoit un appel de bon matin. Un incon­nu qui se présente com­meq son supérieur hiérar­chique lui demande de réu­nir son équipe et de crueser le gazon devant le Pen­tagone pour y inscrire la trace que fera le lende­main l’avion qui doit s’écras­er sur le bâti­ment. Le jar­dinier com­prend la demande, il s’ag­it de simuler un atten­tat qui n’au­ra pas lieu. Il est pris de doutes, ne sait si se con­fi­er à ses amis, appel­er la presse ou faire ce qu’on lui demande. Jusque là tout va bien, mais je peine à trou­ver les images qui me per­me­t­tront réalis­er un long-métrage et tan­dis que le per­son­nage attend der­rière la porte, je retourne le prob­lème dans tous les sens, craig­nant, si j’a­ban­donne le man­dat que Hol­ly­w­wod m’a con­fié d’être à mon tour jugé pour trahi­son comme le serait le jar­dinier dans le film s’il refu­sait de trac­er le sil­lon mar­quant le lieu de la chute de l’avion qui s’a­bat­tra le lende­main sur le Pentagone.