Je veux dire quelque chose de com­pliqué mais la sit­u­a­tion est fer­mée au com­pliqué et je passe pour un idiot. Pour com­mu­ni­quer ce que mon intu­ition me représente il faudrait plusieurs phras­es, or le temps manque. L’in­ter­locu­teur coupe court. Hier par exem­ple: comme nous sommes éà l’en­traîne­ment sur un fond sonore con­sti­tué d’une bande-son anonyme résonne un titre des Eury­th­mics. D’un clin d’oeil ma voi­sine souligne son plaisir. Oui, dis-je aus­sitôt, mais cela ne va pas dur­er. Pour­tant le titre se déroule, et la voi­sine de hauss­er les épaules. Ce que je voulais dire, c’est: le titre orig­i­nal va être enseveli sous les élé­ments du remix, le court rap­pel que l’on vient d’en­ten­dre donne à croire que nous allons enten­dre le titre orig­i­nal des Eury­th­mics quand il ne s’ag­it que d’un motif des­tiné à rehauss­er une bande-son par ailleurs con­stante dans sa répar­ti­tion des rythmes. Bref, un truc impos­si­ble à com­mu­ni­quer en une phrase. Un peu plus tard, dans l’e­space com­mun où nous sommes quelques uns à faire des échauf­fe­ments, sur­git la récep­tion­niste. Elle s’adresse à un garçon:
- C’est vous qui a ren­dez-vous?
Le garçon approu­ve.
- Non, c’est moi, dis-je.
A l’ar­rière-plan, le pro­fesseur approu­ve, il a ren­dez-vous avec le garçon.
Mais je per­siste.
- C’est moi.
La récep­tion­niste hésite.
- Dehors? dis-je encore.
Il faut dire que j’ai com­pris:
-  C’est vous qui avez un vélo?