Une rencontre avec les professeurs d’Arto, les maîtres, ainsi dit-on. Ils tiennent séance dans des salles de classes, reçoivent les parents chacun son tour. Venu tôt dans l’espoir de repartir vite, je m’assieds en face de la professeur de français. Quelques mots puis elle fait signe que d’autres parents veulent ma place. Je salue et m’en vais. Dans les couloirs des files se forment. Je déchiffre les étiquettes aux portes. Je dois voir tel professeur au 1.14, tel autre au RS3. Je m’assieds devant une dame. La professeur d’anglais de mon fils. Votre fils fait trois choses à la fois. Toujours trois choses. Il n’écoute pas. Ça ne va pas assez vite pour lui. Il commence son épreuve une demi-heure après les autres. Pour autant, dis-je, ces notes sont moyennes? La dame suggère de lui donner quelque chose à faire pendant qu’elle explique le cours. Elle pense qu’il est intelligent, très intelligent dit-elle. Je demande l’autorisation de faire un test de Q.I. Je dis que je réfléchirai, j’appelle Olofso et l’engage à ne pas dire à Arto ce qu’il en est de son intelligence. Le lendemain matin, sous l’effet de l’aspirine et de la bière, je me réveille avec une notion nouvelle du bonheur. Dans la deuxième moitié de la nuit, mon esprit s’étant fixé sur un objet et un seul (sorte de règle de bois noir), tout conflit intérieur à été bloqué.