Sur ma table de nuit un ours en peluche sorti d’un carton que mon frère remuait dans la ferme de famille et qu’il allait jeter. C’est, enfant, l’ours que j’ai gardé le plus longtemps avec moi. Il ne m’a pas été acheté, je l’ai reçu de ma grand-mère. Auparavant, il avait dû appartenir à mon père ou à mon oncle. Il est élimé, son museau a été déchiré et recousu. Je l’ai posé sur la table de nuit et il n’en a plus bougé. Un psychanalyste s’empresserait d’en tirer des conclusions ravies et si je lui disais que c’est le fait du hasard, il rétorquerait qu’une telle chose n’existe pas.