Mois : avril 2011

Ceux qui entre­ti­en­nent une ambi­tion. Aujour­d’hui, autant de deman­der quel avenir ont les macchabées.

Mes bras trop longs de sorte que je ne peux attein­dre ma queue, et le mou­ve­ment de bal­anci­er n’y fait rien, je suis trop haut ou trop bas, de sorte que je mouille.

Notre façon de vivre est ridicule, mais au-delà d’un cer­tain ridicule, on ne pleure plus, on se cramponne.

Si peu accordés à nous-mêmes. Se débat­tant. La pen­sée par jets nerveux cherche à attein­dre, pour le ramen­er dans le giron, ce qui manque, surtout des accords, afin que les élé­ments dis­parates et sou­vent étrangers de nos vies fassent musique.

Plantes et fleurs, dans le détail, les chemins qui les mènent au ciel, sous les arbres, et les arbres, qui s’élèvent, cela n’est saisi que tard, avec l’âge, à tra­vers l’in­tu­ition brève mais toute irra­di­ante d’une appar­te­nance au même règne.

Soirée cauchemar. A mon bureau, face aux étoiles qui mon­tent, j’échange trois heures de suite des mes­sages courts via mail et portable avec Gala, ne sachant où elle est ni avec qui ni pourquoi, et je démarre soudain la BMW, roule au vil­lage voisin, la cache der­rière la poste, monte à pied, par les jardins, vers sa loca­tion, vois qu’elle n’est pas là, qu’elle est peut-être où elle dit être, dans les Cévennes. Et de retour face aux étoiles, chez moi, à mon bureau„ je décap­sule la can­nette suiv­ante, l’estom­ac déjà gros de blonde, vois si elle a répon­du à mon mes­sage précé­dent (tout en admet­tant qu’elle ne répond jamais) et racon­te, par le mail tou­jours, à S. et C. dans quel cauchemar je me débats, sachant qu’elles sont avec leurs maris et leurs enfants et que je n’au­rai la réponse, au plus tôt, qu’à la pointe du jour.

L’élec­tricien polon­ais, tout le jour, ancien bag­nard, la bedaine con­sid­érable, bal­lade dans la mai­son son odeur. Comme je fais du vélo dans l’ate­lier et qu’il tire des câbles, se rap­proche, je lis le compte à rebours sur le comp­teur, souhai­tant qu’il ne fasse pas irrup­tion avant que j’ai fini d’aspir­er mes kilo­mètres d’air propre.

Le chat jette sur le car­relage, la moquette, la table des ani­maux mutilés et miaule pour que je vienne con­stater l’is­sue vic­to­rieuse du combat.

La descente au paradis.