Mois : avril 2011

En taxi pour quit­ter Kra­bi. Au volant une femme vir­ile et douce. La voiture longe une forêt. — Ici les touristes se promè­nent à dos d’éléphant. Le nez dehors, je scrute. Pas de pachy­derme. Fûts fins, au sol des sentes, une mai­gre végé­ta­tion. Le lende­main, par la presse suisse con­sultée sur le portable j’ap­prends qu’un touriste de Berne est morte piét­inée par un éléphant.

Un cou­ple badi­geon­né de col­orant culi­naire. On le fait entr­er dans une pièce immac­ulée. Il dort, remue, se bat, fait l’amour. On ouvre la pièce, on fait le fait sortir.

Puis je me dis, c’est cela, c’est ici, entre ces murs, avec ce paysage, où je suis, où je serai, ferai, me démènerai.

Enfin Gala au télé­phone. — Où es-tu? Silence. Et pour laiss­er faire, silence de mon côté. Mais au bout d’un temps de dis­cus­sion, elle dit: je dois te dire quelque chose d’énorme. Qu’elle ne dit pas. J’in­siste.
- J’ai démé­nagé, pour l’in­stant je me suis arrêté dans les Cévennes, je des­sine, après, je ne sais pas.

La guerre est le moyen qu’a trou­vé la nature pour forcer l’imag­i­na­tion des hommes à rejoin­dre la nécessité.

Verre d’eau. J’aime. Avec une table de matière noble et une tem­péra­ture à fou­et­ter l’esprit.

De grandes, de vastes tra­di­tions mais une inca­pac­ité à les met­tre en dia­logue de sorte que nous bêlons ou nous pous­sons des cris.

Un jour­nal me demande un texte sur l’eau. Je cherche. Et plus je cherche, plus je me con­va­inc que l’eau n’est pas mon élément.

C. écrit qu’elle est ren­voyée de son tra­vail. Qu’elle espère ne pas rechuter. J’ig­no­rais qu’elle avait chuté. Dépres­sion. Un médica­ment lui a per­mis de reste entière. Elle con­tin­ue de le pren­dre. Trop angois­sée, me dit-elle. Lorsque je la con­nais­sais, je ne voy­ais que cela: une fille con­solidée par une morale et des exi­gences intel­lectuelles que la société vomit.

A pro­pos de Mala­parte niant toutes les idéolo­gies; il ne croy­ait que dans son moi et y ajoutait une morale de la force.