L’escalier sem­blait sans fin. Je le véri­fi­ais en mon­tant et descen­dant la volée de march­es: dans les deux direc­tions, les issues étaient dans l’ob­scu­rité. Puis, lev­ant les yeux, je remar­quai le cadre. Il était sus­pendu à quelques mètres, mais, faute de recul, je voy­ais mal ce que représen­tait la toile. A force de scruter, il me sem­bla qu’on voy­ait un escalier et appuyée sur l’une des march­es de cet escalier, une échelle. J’a­ban­don­nais le cadre et descendis l’escalier dans le noir. A la fin de l’après-midi, j’aboutis dans une salle. Elle con­te­nait une échelle et un cof­fre. Dans le cof­fre, trois bobines de fil et une aigu­ille à coudre. Le lende­main, de retour sous le cadre, je voulus dress­er mon échelle. Très vite, il devint évi­dent que le pein­tre avait triché — je ne pou­vais plac­er les mon­tants de l’échelle en équili­bre sur un escalier en pente. Ayant retiré tous mes habits, je les tas­sais sous le mon­tant de gauche et grim­pais nu, le cof­fre sous le bras. Arrivé à hau­teur de cadre je décou­vris qu’il s’agis­sait non pas d’un pein­ture sur toile mais d’une tapis­serie. Pour le reste, ma vue ne m’avait pas trompé. Etait représen­té une échelle en équili­bre sur un escalier, celui-là même où je me tenais. Et au-dessus, un cadre. Dans ce cadre on voy­ait une salle con­tenant une échelle et un coffre.