Dernières décen­nies du vingtième, un proces­sus de décoloni­sa­tion s’amorce. L’oc­ci­den­tal perd son lieu. Qu’il soit de la ville ou de la cam­pagne n’y fait rien: “je n’ai plus d’in­scrip­tion dans un lieu, je ne colonise les richess­es du lieu par un arpen­t­age amoureux, imag­i­naire, intel­lectuel. L’acuité des sens baisse. Sans aller vite en besogne ni trop loin, cette coloni­sa­tion pre­mière, naturelle, du lieu par le corps et par l’e­sprit, était la con­di­tion du ciel. Aujour­d’hui les repère sont dans l’autre sans qu’il y ait de morale, car il s’ag­it de l’autre comme indi­vidu relatif, alter ego. Sans lieu ni tal­ent de coloni­sa­tion lui aus­si cherche ses repères sur l’autre. En mul­ti­pli­ant nos repères, nous sommes dans la société mais sans lieu ni ver­ti­cale — sans ciel ni terre.