Envers-avers

Dimanche soir dernier, inten­sé­ment heureux. J’en cherche la rai­son. Ne trou­ve pas. Mais vois ceci: je peux faire ce que je veux si je le veux. Et j’ai, pour en décider, tout le temps néces­saire. Pas mal. Quelques heures plus tard, comme je me couche, la sen­sa­tion n’a pas dis­parue: inten­sé­ment heureux. Au réveil, étrange con­stat — une fois encore — devant la logique incom­préhen­si­ble des rêves: tous d’an­goisse, d’in­cer­ti­tude, d’anx­iété, et qui me lais­sent dans un état fébrile. La sen­sa­tion de la veille, effacée.

Art

Has­san Cobalt, gourou psy­chotech­nique déclarant face à un Jean-Michel Besnier aba­sour­di: “L’art? Ce n’est que du diver­tisse­ment”. Com­bi­en j’aime mieux Calaferte notant: “Heureux ceux pour qui l’art tient lieu de morale”.

Départ

Pré­paré le van toute la mat­inée pour pren­dre demain la direc­tion du pays basque. En route, j’i­rai à Piedral­ma aider Evola à pos­er une fenêtre-guichet sur sa car­a­vane. L’ho­raire a été cal­culé: il découpe sa paroi à huit heures, je me présente à dix heures, je reprends la route à midi. Restera alors 160 kilo­mètres de nationale pour attein­dre Antz­gain. J’ig­nore ce que c’est. Un vil­lage dans la mon­tagne, un camp­ing des Pyrénées occi­den­tales. Je sta­tionne, j’or­gan­ise le vélo, je passe en France. Et revient, dors dans le van, reprends la route. Tol­do atter­rit à Bil­bao dimanche. 

Electricité

Négo­cié l’achat de la cen­trale solaire sur un park­ing de super­marché, à l’abri des regards, dans le van. Quand l’E­tat admin­istre le vol, il s’ag­it de min­imiser ses coûts. Réal­is­able à petite échelle alors que les voleurs, ceux qui offi­cient au nom du Légal, le font à grande échelle, sans ver­gogne, aux dépends des laborieux. Me voici dans le dis­cours com­mu­niste! J’en ris — il faut en pleur­er. Car la sig­na­ture au pied du nou­veau con­trat social ne laisse pas de doute : sor­tis du rap­port de com­po­si­tion, nous en sommes revenus au rap­port de force.

Antenne-relais

Pour s’ex­primer tous les jours sur tous les sujets, il faut être sans idée. Ce que l’on appelle le jour­nal­isme. Aucun rap­port avec l’écriture.

Saluer

Très embêté de n’avoir pas salué ami­cale­ment la sœur de Rober­to comme elle pas­sait au milieu de son groupe d’amis, l’autre soir, devant ma mai­son. Elle s’a­vançait pour m’embrasser, je fais un geste de main elle hésite, elle renonce. Hon­teux d’une atti­tude liée à ma dis­trac­tion que l’on peut ressen­tir autrement, je me demande s’il faut télé­phon­er pour s’ex­cuser. Affaire de langue aus­si: mal­gré un tra­vail con­tinu de l’es­pag­nol, la spon­tanéité pâtit du fait qu’il s’ag­it d’une langue étrangère (qui n’est donc pas, pour moi, langue d’esprit).

Trois-en-un

La capac­ité du cerveau à faire trois choses à la fois, c’est à dire penser trois choses, en faire une, penser les mêmes trois choses, faire l’autre sans pour autant renon­cer la pre­mière, et ain­si de suite est un fac­teur évi­dent de désta­bil­i­sa­tion des valeurs et principes qui étaient les fonde­ments archi­tec­turaux de l’être en tant que pro­jec­tion dans le temps et l’e­space de la volonté.

Générateur de vocabulaire

Automan­cie

Cercle

Sor­tir du cer­cle de la com­plex­ité est impos­si­ble. A mesure que l’on décou­vre des solu­tions, le cer­cle s’élar­git. Il offre alors des prob­lèmes neufs qui enga­gent de nou­velles solutions. 

Versatile

Si j’al­lais habiter Gibral­tar, en par­tie haute du Rocher, au milieu des singes, Gala se plaindrait que ce lieu est entre tous le pire, mais une fois démé­nagés, nul doute, elle sug­gér­erait d’y aller pass­er nos vacances jurant que le départ était de ma responsabilité.